Mix énergétique : comprendre sa définition et son rôle

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L’essentiel à retenir : Le mix énergétique englobe toutes les sources d’énergie primaire (fossiles, nucléaire, renouvelables) utilisées pour l’ensemble des besoins (transports, chauffage, industrie, électricité). En France, en 2023, il se composait à 38,6 % de nucléaire, 29,6 % de pétrole, 15,4 % d’énergies renouvelables, 13,5% de gaz naturel, 2,1% de charbon, et 0,8% de déchets non renouvelables, révélant une dépendance complexe à diversifier pour la transition écologique.

Cette répartition des sources d’énergie (fossiles, nucléaires, renouvelables) façonne notre avenir climatique et notre indépendance énergétique.

Dans ce guide, plongez dans les chiffres clés du bouquet énergétique français – « – comprendre pourquoi le nucléaire représente 39% dans le mix énergétique mais 65% dans le mix électrique français (données 2023) –  » , découvrez pourquoi la décarbonation est un enjeu prioritaire, et explorez les leviers concrets pour réduire la dépendance aux énergies polluantes.

Qu’est-ce que le mix énergétique ? La définition simple

Vous entendez souvent parler de mix énergétique, mais savez-vous vraiment ce que cela signifie ?

Le mix énergétique appelé aussi « bouquet énergétique » correspond à la répartition des énergies primaires utilisées pour répondre aux besoins en énergie d’un territoire. Ces énergies primaires sont les ressources naturelles brutes : pétrole, gaz, charbon, soleil, vent, uranium, ou encore bois. Elles sont transformées pour produire de l’électricité, des carburants, ou de la chaleur.

À la différence du mix électrique (réservé à la production d’électricité), le mix énergétique englobe tous les usages : transports, chauffage, industrie, et électricité. Il est exprimé en pourcentages, reflétant la dépendance d’un pays à ses sources énergétiques.

Par exemple, en 2023, les énergies fossiles dominaient encore 82 % du mix mondial. En France, en 2025, le nucléaire représente environ 40 % grâce à son parc de centrales, tandis que les énergies renouvelables atteignent environ 15%. Ces chiffres varient selon les ressources locales, les politiques énergétiques, ou les enjeux environnementaux.

Ce « panier énergétique » est donc un miroir de nos choix collectifs. Il influence la transition écologique, la sécurité énergétique, et même la qualité de l’air que nous respirons. Comprendre son fonctionnement, c’est saisir les enjeux d’un futur moins carboné.

A l’échelle d’une industrie, on parle aussi de mix énergétique avec des enjeux similaires, notamment celui de la décarbonation et de la diminution de la dépendance aux énergies fossiles.

A travers ses solutions de flexibilité du mix énergétique, Bulane accompagne les industriels dans leur transition pour un avenir durable.

La solution Dyomix de Bulane permet aux industriels de reprendre la main sur leur mix énergétique en le flexibilisant et en le décarbonant.

Mix énergétique et mix électrique : attention à ne pas les confondre

Le mix énergétique et le mix électrique, bien que liés, ne décrivent pas la même chose. Commençons par les bases.

Le mix électrique concerne uniquement les sources d’énergie utilisées pour produire de l’électricité. En France, ce sont les centrales nucléaires, les éoliennes, les panneaux solaires ou encore les barrages qui alimentent votre prise électrique. Il représente un sous-ensemble du mix énergétique.

Mais voici le piège : l’électricité ne représente que 27% de la consommation finale d’énergie en France (données 2023 du SDES). Les 73 % restants incluent le gaz pour le chauffage, le fioul pour les bateaux, l’essence pour les véhicules ou encore la chaleur industrielle. C’est là que le mix énergétique entre en jeu.

Faire la distinction entre le mix énergétique et le mix électrique, c’est comprendre qu’on ne peut pas décarboner l’économie en ciblant uniquement l’électricité.

Voici un chiffre clé : si le nucléaire domine notre mix électrique (65 % en 2023), notre mix énergétique reste dépendant à 46 % des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon…). Une réalité qui rappelle que la transition énergétique doit agir sur l’ensemble du système, pas juste sur les centrales électriques.

De quoi se compose le bouquet énergétique ?

Les énergies fossiles, un héritage encore dominant

Les énergies fossiles proviennent de la transformation de matières organiques vieilles de millions d’années. Le charbon, formé il y a plusieurs centaines de millions d’années, le pétrole, issu de plancton marin, et le gaz naturel, riche en méthane, dominent encore 82 % du mix énergétique mondial en 2023.

Leur combustion libère 75 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le charbon seul représente 44 % des émissions de CO2, suivi du pétrole (environ 1/3 globalement) et du gaz naturel (20 %). Ces chiffres soulignent l’enjeu climatique urgent de leur remplacement.

L’énergie nucléaire, une spécificité française

L’énergie nucléaire repose sur la fission d’atomes d’uranium, produisant de l’électricité sans émission directe de CO2. En France, elle représente 65 % de la production électrique en 2023, assurant un mix décarboné à 92 % en 2023 (incluant nucléaire et énergies renouvelables).

Sa faible empreinte carbone, estimée entre 5,1 et 6,4 g éq. CO2/kWh par l’UNECE, en fait un allié crucial pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables. Elle complète aussi les énergies renouvelables dans les stratégies de décarbonation à long terme.

Les énergies renouvelables, l’avenir de la transition énergétique

Les énergies renouvelables (EnR) exploitent des sources inépuisables à l’échelle humaine.

Elles incluent :

  • Solaire : panneaux photovoltaïques (électricité) ou thermiques (chaleur).
  • Éolien : turbines terrestres ou offshore captant l’énergie cinétique du vent.
  • Hydraulique : barrages et centrales au fil de l’eau utilisant le débit des cours d’eau.
  • Biomasse : combustion de bois, déchets agricoles ou cultures dédiées pour chaleur ou électricité.
  • Géothermie : extraction de la chaleur terrestre via des puits pour produire de l’énergie.
  • Énergies marines : technologies expérimentales exploitant les marées, vagues ou courants océaniques.

Les EnR sont au cœur de la transition énergétique, visant à tripler leur capacité mondiale d’ici 2030 (COP28). Leur intermittence est compensée par des sources décarbonées comme le nucléaire ou l’hydraulique, ou via des stockages (STEP, batteries, hydrogène). Leur montée en puissance est essentielle pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris (zéro émission nette d’ici 2050).

Le mix énergétique de la France : un profil atypique

Le mix énergétique français se distingue par sa forte dépendance au nucléaire. Ce choix stratégique, né après la crise pétrolière des années 1970, place la France à part. En 2023, l’énergie nucléaire représente 38,6% de la consommation d’énergie primaire. Ce choix historique limite les émissions de CO₂ par rapport à d’autres pays européens.

Les produits pétroliers (29,6% en 2023) dominent les transports. Le gaz naturel (13,5 % en 2023) sert l’industrie et le chauffage, tandis que les énergies renouvelables croissent lentement (15,4 % en 2023). Les renouvelables comprennent l’hydraulique, l’éolien, le solaire photovoltaïque et les bioénergies. Le charbon reste marginal (2,4 % en 2023), réservé à l’industrie.

Malgré cette spécificité, des défis émergent. La production nucléaire chute à son plus bas niveau depuis 1988. En 2024, la France devient importatrice nette d’électricité pour la première fois depuis 1980. Son indépendance énergétique passe à 60,7 %, soit un gain de 4,4 points en un an.

Source d’énergiePart dans la consommation d’énergie primaire en 2023
Nucléaire~ 38,6 %
Produits pétroliers~ 29,6 %
Gaz naturel~ 13,5 %
Énergies renouvelables ~ 15,4 %
Déchets non renouvelables~ 0,8 %
Charbon~ 2,4 %

Répartition du mix énergétique français en 2023

Le modèle français s’affirme donc comme un paradoxe. Si le nucléaire vieillit, les renouvelables progressent timidement. Le défi est clair : garantir la sécurité énergétique tout en réduisant les émissions de CO₂.

Un équilibre délicat pour un pays ancré dans une filière unique, mais qui explore différentes sources d’énergies comme les énergies marines dans la perspective d’un « après-nucléaire » ou des vecteurs énergétiques comme l’hydrogène pour diversifier son mix énergétique.

Pourquoi les mix énergétiques sont-ils différents d’un pays à l’autre ?

Le mix énergétique d’un pays reflète ses choix stratégiques et ses contraintes. Aucun modèle universel n’existe : chaque nation adapte sa stratégie en fonction de sa géographie, de son histoire et de ses priorités. Ces différences offrent des leçons précieuses sur les défis de la transition énergétique.

Les facteurs qui façonnent un bouquet énergétique

Quatre principaux éléments influencent la composition d’un mix énergétique :

  • Les ressources naturelles disponibles : un pays riche en pétrole, en gaz ou en soleil privilégie ces sources pour garantir son autonomie énergétique.
  • L’histoire et les choix politiques : les décisions stratégiques, comme le développement du nucléaire en France, marquent durablement le mix.
  • Le niveau technologique et économique : des investissements lourds (tels que le nucléaire, éolien en mer…) nécessitent des compétences et des budgets importants.
  • Les enjeux géopolitiques : la réduction de la dépendance aux énergies fossiles importées guide souvent les politiques énergétiques.

Tour du monde des mix énergétiques : quelques exemples

Ces facteurs se traduisent par des trajectoires énergétiques contrastées :

L’Allemagne incarne la transition avec son “Energiewende”. Elle sort du nucléaire et vise 80 % d’énergies renouvelables en 2030. Pourtant, elle reste encore dépendante du charbon (22,5 % de la production d’électricité nationale en 2024) malgré une baisse de 60 % des centrales à charbon depuis 2010, avec un objectif à 2038 de fermer totalement ses centrales à charbon.

La Norvège illustre l’efficacité d’une géographie favorable. Avec 88,3 % d’hydroélectricité en 2024, elle exporte 11,5 % de sa production, devenant une “batterie verte” pour l’Europe.

La Chine cumule les paradoxes : leader des renouvelables, elle ajoute 357 GW de capacités solaires et éoliennes en 2024, mais elle construit aussi 94,5 GW de nouvelles centrales à charbon la même année, consolidant sa position de premier producteur mondial.

Les États-Unis ont transformé leur mix grâce au gaz de schiste. Ce boom a réduit la part du charbon de 50 % en 1990 à environ 16 % en 2025, tout en soulevant des débats sur l’impact environnemental de la fracturation hydraulique.

Ces cas montrent l’équilibre complexe entre pragmatisme économique, réalités géologiques et ambitions climatiques. Chaque pays trace son propre chemin, adapté à son contexte.

Les grands enjeux du mix énergétique pour demain

La décarbonation et la lutte contre le changement climatique

En France, avec un mix primaire à 38,6% nucléaire et 15,4% renouvelables, la transition reste cruciale pour le secteur des transports, premier émetteur (33% des émissions) dépendant à 91% des produits pétroliers. L’électrification des mobilités, les biocarburants (comme le bioéthanol ou le biogaz) et un mix électrique renouvelable sont des leviers clés. L’objectif de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) de diviser par deux les émissions industrielles d’ici 2030 illustre l’urgence d’agir.

L’enjeu de décarbonation du mix énergétique concernent fortement les industriels qui émettent 18% des émissions nationales de CO2-eq. Pour eux, la SNBC demande une réduction de 35% des émissions de CO2-eq en 2030 par rapport à 2015 et doivent atteindre les 81% en 2050. L’industrie en France a alors tout intérêt à verdir son mix énergétique.

Chez Bulane, la décarbonation de l’industrie fait partie de nos missions. A travers nos solutions comme Dyomix, nous accompagnons les industriels à flexibiliser leur mix énergétique et à le décarboner massivement.

L’indépendance et la sécurité d’approvisionnement

Les crises géopolitiques soulignent la vulnérabilité des dépendances énergétiques. L’Europe, dépendante à 95% pour son pétrole et son gaz, mise sur les énergies locales. En France, le nucléaire assure une autonomie partielle (pays exportateur d’électricité), mais l’uranium reste 100% importé. Les renouvelables renforcent cette indépendance, malgré leur dépendance aux métaux critiques (80% contrôlés par la Chine). Un mix diversifié (nucléaire + renouvelables) semble stratégique. La guerre en Ukraine a d’ailleurs accéléré les projets d’autoconsommation solaire et d’hydrogène vert, moins exposés aux chocs externes.

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Pour les industriels, notre solution Dyomix permet, entres autres, de sécuriser la disponibilité sur site de combustible décarboné et de réduire la dépendance aux combustibles fossiles.

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Le défi économique et social

La transition exige des investissements massifs : 50 à 70 milliards d’euros sur 7 ans pour l’industrie. Ces coûts ouvrent des opportunités (emplois dans l’hydrogène vert, l’éolien). Les obstacles majeurs :

  • Réduire la part des énergies fossiles (45-46% du mix primaire français).
  • Garantir une sécurité d’approvisionnement stable et abordable.
  • Adapter les réseaux électriques face à l’intermittence solaire-éolienne.
  • Financer les transitions, notamment dans les bâtiments publics

Entre urgence climatique, souveraineté et contraintes économiques, le mix énergétique du futur se construit sous pression. La France, avec son mix électrique à 65% nucléaire (2023), incarne un modèle unique malgré le vieillissement du parc et l’intermittence des renouvelables. Réussir cette transition exige de concilier sobriété, innovation et équité sociale, tout en préservant la compétitivité des entreprises.

Comment le mix énergétique est-il calculé ? Les subtilités à connaître

Derrière le simple pourcentage affiché se cache une complexité méthodologique cruciale pour la décarbonation. Comprendre ces règles de comptabilité influence directement les décisions politiques et industrielles.

Le calcul démarre avec l’énergie primaire, l’énergie extraite directement des ressources naturelles. Pour les fossiles, c’est la chaleur dégagée par la combustion. Pour le nucléaire, c’est la chaleur des réacteurs. Pour les renouvelables, c’est l’électricité produite : l’éolien, le solaire ou l’hydraulique sont comptés à 100% de leur production électrique.

Problème : pas de méthode unifiée à l’international. Prenons un exemple concret :

  • Dans une centrale nucléaire, on compte toute la chaleur produite, mais 66% sont perdus en route. Un mix à 65% nucléaire en France donne l’illusion d’une domination accrue, alors qu’une partie de cette énergie ne sort jamais sous forme utilisable.
  • Pour l’éolien ou le solaire, seule l’électricité produite est comptée. Une centrale (avec un rendement de 33%) de 100 MWc consommerait l’équivalent de 300 MWc en énergie primaire, contre 100 MWc pour une centrale solaire. Une règle qui avantage les renouvelables dans les statistiques.

Cette différence fausse la perception du mix. Pourquoi cela compte ? Un mix primaire « propre » (ex : plus de 80% de renouvelables au Portugal) cache une réalité : si les énergies renouvelables ne couvrent que 30% de la consommation finale (après pertes de réseau), l’indépendance énergétique reste limitée.

C’est pourquoi des experts préfèrent analyser la consommation finale d’énergie – l’énergie réellement utilisée – pour éviter ces biais. Une nuance clé pour une transition énergétique bien ciblée, et pour éviter de confondre « greenwashing » et « décarbonation effective sur le terrain ».

Vers un mix 100% décarboné : un objectif à notre portée ?

Notre mix énergétique actuel, encore trop dépendant des énergies fossiles, doit évoluer pour répondre aux défis climatiques, économiques et de souveraineté. En France, les énergies fossiles représentent 45-46% (2023) de la consommation primaire.

Pour répondre à ces défis, des solutions pour un avenir décarboné existent. Les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique), les sources bas-carbone comme le nucléaire ou des vecteurs bas-carbone comme l’hydrogène décarboné constituent les piliers de cette transition.

Bien sûr, cela exige des stratégies adaptées telles que doubler la production d’énergies vertes, électrifier les usages industriels et améliorer l’efficacité énergétique ou opter pour des stratégies d’adoption pour les industriels avec les solutions innovantes de décarbonation existantes qui leur ouvrent des pistes vraiment concrètes.

Vous avez désormais les clés pour comprendre le mix énergétique, pilier de notre avenir. Sa transition vers les renouvelables et les énergies bas-carbone est incontournable pour façonner un bouquet énergétique durable. Chaque choix compte : que ce soit l’adoption de comportements responsables ou le soutien des innovations (hydrogène renouvelable).

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